mercredi 24 juillet 2024

studio du Québec à NYC : épilogue 6, jours 355-356-357 sur 151

Lundi 22 juillet

Café Rita & Maria

Voici les choses sur lesquelles je travaille pendant mes « vacances ».
- 28 avril passé (j'ai joué à Montréal) : montage vidéo bien entamé, reste à retravailler les couleurs, valider le flow des coupures, changements de caméra, valider les zooms et mouvements de caméra pour 57 min de concert en duo, mix de son
- 25 mai passé (j'ai joué à Maizerets) : tenter, une dernière fois, d'obtenir la vidéo qui a été prise
- 12 juillet passé (coorganisateur) : relancer les photographes pour avoir le drive promis, écrire aux musicien·nes pour les informer du délai de paiement prévu (oups j'avais oublié), leur partager l'archive vidéo
- 12 juillet passé (j'ai joué à Québec) : montage vidéo avec des photos quand on les aura reçues, mix de son, vraiment un excellent concert
- 16 juillet (rencontre importante) : prendre le temps de feeler comment ça feel, en attente d'un retour dans 2-3 semaines, disons la mi-août
- 18 juillet au 1er août (séjour à New York City) : test de virement interac avec le compte américain de mon coloc, spotter les concerts, piscine, emprunt d'un violoncelle, compilation des dépenses à commencer et faire à mesure
- 24 juillet (je joue à New York) : préparation physique et mentale sans pouvoir jouer sur le violoncelle avant le concert
- 1er août (passage à Montréal) : valider hébergement
- 4 août (2 répétitions) : invitations pour celle de 16 h
- 5 août (je joue à Montréal) : organisation des lifts, des équipements sur place, choisir quand on revient, si on reste un jours de plus, valider hébergement
- 27 août (coorganisateur) : bravo à moi d'avoir scoré une coproduction sympathique, téléphone ce matin avec l'organisme, en attente de leur côté voir qui s'occupe de la première partie, tests de sons, horaire
- 29 août (je joue à Québec) : valider pour les tests de son, horaire, planifier vidéo
- 5 septembre (je joue à Québec) : formulaire signé et rempli, ça semble bon pour l'instant
- 9 septembre (coorganisateur) : relancer l'organiste pour la première partie, voir qui joue avec peut-être
- 13 septembre (je joue à Québec) : en attente de plus d'informations et d'une réunion d'organisation
- 27 septembre (coorganisateur) : bravo à moi d'avoir scoré la coprod, un peu formelle par contre et c'est lourd le formulaire à remplir, relancer les artistes car j'ai seulement 3 bios/photos sur les 7 dont j'ai besoin, signer entente après ça, penser à relancer au sujet des besoins techniques
- 28 septembre (coorganisateur et je joue à Québec) : en attente de confirmation pour la première partie, écrire aux gens au local, peut-être emprunter un kit de moniteurs, tester les caisses sur place
- 28 octobre (coorganisateur) : relancer encore une fois la personne responsable de la salle de concert qui nous accueille, est-ce que la date est réservée, est-ce qu'on organise un temps de masterclass, j'y travaille depuis mars
- 31 octobre (comme coorganisateur) : il faut vite que j'achète un billet d'avoir pour celle qui vient jouer en concert avec moi, prendre rendez-vous avec un organisateur d'expérience pour les conseils, préparer les papiers d'impôts, relancer le Consultat général de France et tout ce qui se fait d'instituts pour financer le voyage, engager une personne pour conduire et assumer des tâches techniques de tournée, post facebook, engager une personne pour l'enregistrement
- 1 au 4 novembre (comme coorganisateur et je joue à Saguenay) : ok je pense
- 5 novembre (je joue à Rimouski) : ok je pense, vidéo?
- 7 novembre (je joue à Québec) : demander à avoir la confirmation finale de la salle
- 9 novembre (je joue à Toronto) : j'ai relancé pour la re-confirmation re-finale
- 11 novembre (je joue à Montréal) : ok
- demande de subvention pour un enregistrement en tournée : déposée le 5 juin, en attente d'une réponse « environ 4 mois » après le dépôt
- demande de subvention pour certaines dépenses de tournée : déposée le 26 juin, en attente d'une réponse à la fin octobre
- demande de subvention pour un projet spécial de moi en collaboration avec le musée : à préparer pour un dépôt en novembre
- demande de subvention pour une série de concerts de grand ensemble en collaboration avec un organisme communautaire : à préparer pour un dépôt en novembre
- production de mon vinyle : enregistrement, mix, mastering, illustrations de couverture complétés depuis longtemps ou très longtemps, en attente d'une première ébauche du graphisme, puis d'envoyer ça à la production
- impôts 2023 : en retard, il me reste juste à mettre tout ça ensemble et prendre rendez-vous avec mon faiseur d'impôt agrée, j'ai tout ce qu'il faut, mais c'est une journée complète quand même
- en continu : mise-à-jour de l'agenda Musique pas d'air

Desfois je m'assois pour travailler, et je fais juste foncer droit devant, j'envoie des emails coup sur coup à mesure que je me rappelle ce qu'il y a à faire, je gère tout de suite les réponses, j'improvise, je lance des propositions, je scrolle un peu et agis sur ce que je vois, et j'ai l'impression que si j'en avais les capacités mentales, je pourrais maintenir cette cadence pendant des journées entières et ne jamais arriver au bout de ce que j'ai à faire.

Et je m'inflige tout ça bien volontiers. C'est étonnant vu de loin. Personne ne m'impose quoi que ce soit. Desfois, moi-même je ne sais plus si j'ai pris le temps de faire le choix de travailler sur telle ou telle affaire. Je reçois un message, oui nous sommes de passage à Québec et on aimerait jouer, j'agis, j'écris à des gens, j'organise. Cette année plus que jamais il me semble, depuis mon retour de NYC. De plus en plus d'organisation il me semble, de plus en plus de projets, de concerts. C'est très motivant et en même temps le pas de recul (comme par exemple, écrire à toute vitesse cette liste de ce qui est sur le feu en ce moment) est trop rare.

Plus les collaborations sont formelles, ou dans des organisations formelles, plus la légèreté et l'enthousiasme d'organiser un bon concert de bonne musique devient lourdeur et multiplication du travail administratif qui m'apparaît inutile. C'est comme si plus les gens sont bien payés pour leur travail, plus c'est désagréable de faire affaire avec elleux, malgré leur attitude exemplaire, malgré leur ouverture, malgré leur véritable enthousiasme. Puis, l'évènement arrive et il n'y a que moi qui diffuse l'information, sur facebook à défaut de mieux, et les sites web des organisations ne sont pas à jour parce que trop difficile à manipuler.

En ce lundi, donc, je m'assois au café Rita & Maria, à quelques minutes de l'appartement. Je fais exprès de dire à chaque fois que c'est à quelques minutes de l'appartement. J'aime ça le choix, la variété. Le Rita & Maria est mon préféré jusqu'à date. L'américano est parfait, le mobilité de brocante fait une belle ambiance, et tout le monde travaille. Je travaille.

Puis je vais récupérer le violoncelle qu'un vraiment gentil ami d'ami new-yorkais me prête pour la durée de mon séjour. On connaît des gens en commun, évidemment. Il a fait McGill, tiens donc, 10 ans après moi par contre. Je ramène ça chez-moi et constate avec effroi à quel point le chevalet est courbé. J'ai peur qu'il s'affaisse et brise le violoncelle. J'écoute des tutoriels youtube sur comment redresser un chevalet. Je demande des conseils à une amie, à qui j'envoie cette photo accidentellement satanique.

Mon gossage de violoncelle finit par me faire arriver en retard et manquer le premier trio du concert à Sisters, que je note quand même ici.

22 juillet @ Sisters, Clinton Hill Brooklyn
série Assembly #19, commissaires : Lester St. Louis, Luke Stewart
trio [Melissa Almaguer (claquettes), Lester St. Louis (violoncelle), Luke Stewart (contrebasse)]
Janel Leppin's Ensemble Volcanic Ash [Larry Ferguson (batterie), Sarah Hughes (sax alto), Janel Leppin (violoncelle), Anthony Pirog (guitare électrique), Luke Stewart (contrebasse)]
Alex Zhang Hungtai (électroniques)
Kamau Patton (DJ)

Janel Leppin a son propre language comme violoncelliste et compositrice. On sent l'influence du jazz, mais aussi de la musique contemporaine et du folk. C'était la première fois que je voyais le canadien d'origine taïwanaise Alex Zhang Hungtai, qui habite maintenant NYC, et c'est honnêtement un des meilleurs sets de musique électronique que j'ai vus.

Mardi 23 juillet

Café à l'appart + café Passionfruit

J'ai fini par demander à mon coloc si vraiment il ne voulait pas de café à l'appartement — était-il allergique? ex-caféinomane en rémission? — on si c'est juste que lui il n'en bois pas. Et c'est juste qu'il n'en bois pas, ça l'empêche de dormir. Pas de problème à ce que j'en boive à l'appartement, j'ai bien fait de demander. Mon expérience de 13 ans en colocation et mes aptitudes de communication servent.

Café et toasts dorées à l'appart, puis je m'attaque au chevalet courbé de l'enfer pendant que mon coloc travaille de la maison. Je ne peux pas jouer de violoncelle dans l'appartement alors j'essaye de me spotter dans un parc. Je charrie l'instrument pendant un peu plus longtemps que j'aurais voulu, je trouve un parc, jeux d'enfants, terrain de basket, plusieurs bancs, transquille mais pas trop. Je m'assoies en écoutant un podcast, question de feeler la place. Quelques minutes plus tard un gars arrive, se dirige vers moi, je sais pas s'il dit quelque chose, mais passe vraiment proche du violoncelle (encore dans l'étui par chance), s'asseoit juste à côté de moi genre inconfortablement proche, je me lève, ramasse mes affaires en vitesse pendant qu'il donne un bon coup de pied au case de violoncelle et m'en vais en vitesse. Je me rends compte que je suis bien trop vulnérable pour pratiquer dans un parc aujourd'hui. Première interaction du genre à NYC. Est-ce que j'étais sur son territoire? En tout cas, je suis content que le violoncelle n'était pas sorti. Mon archet. Aussi il ne m'a rien demandé, mais il l'aurait fait que je n'aurais pas eu le choix. Je ne suis absolument pas en posture de me défendre si quoi que ce soit arrive. Je pense à ça un peu sur le shake en me rendant au café Passionfruit juste à côté. Je traverse la vie sans défense. Il m'aurait dit « give me your money » et j'y aurais donné, mon téléphone, etc. Mais il ne l'a pas fait et je ne laisserai pas cette interaction inusitée changer mon expérience. Ceci dit, le quartier ici est définitivement un peu plus rough que ce à quoi je suis habitué. Des gangs de monde qui chillent à certains coins de rue. Je passe et je fais semblant d'être bien absorbé par mon cell, c'est là pour ça.

Retour à l'appartement, je me fais une pratique de violoncelle en silence, à la frontière de l'inaudible. Juste faire les gestes que je connais très bien. Ça fait pareil. En fait ça m'inspire vraiment pour demain. Puis, go Manhattan, ma réservation à la piscine est faite.

Je trouve enfin une piscine à fréquenter en effet, après avoir fait bien des recherches. Mon plan B de 2023 fonctionne encore! Me revoilà donc en train de payer 8$ (11$ dollars canadiens) pour une heure de nage à la période occupée par l'organisme University Settlment à la piscine du YMCA de Chinatown, sur Bowery au coin de E Houston Street, à la rencontre des quartiers Lower East Side, Chinatown, Little Italy, Soho, East Village, Nolita et Bowery. Coudon.

Photo de Chinatown dans le grisaille. C'était ma tradition du mardi. Nager là en début de soirée et poursuivre à Downtown Music Gallery, ce légendaire magasin de disques dans un sous-sol humide et très chaud de Chinatown, au milieu de nulle part, qui reçoit des concerts gratuits tous les mardis depuis 30 ans. De grosses et bonnes soirées, avec un premier set à 18 h 30, un deuxième set à 19 h 30 et un troisième set à 20 h 30.

23 juillet @ Downtown Music Gallery, Chinatown Manhattan
The 49'ers [Ty Citerman (guitare électrique), Anders Nilsson (guitare électrique)]
El Trio Tabernaculo [Brandon Lopez (contrebasse), Gian Perez (guitare électrique), Willy Rodriguez (batterie)]
James Wengrow Trio [Kenneth Jimenez (contrebasse), James Paul Nadien (batterie), James Wengrow (guitare électrique)]

Le premier duo utilisait du répertoire classique de la fin du XXe siècle (Bartok, Schoenberg, Chostakovitch) comme base d'improvisations assez free, assez free jazz. J'était très content de réentendre Brandon Lopez en deuxième partie, et Gian Perez, qui m'avait reconnu et salué chaleureusement dans la rue avant. Puis, c'est toujours une joie de réentendre le drummer James Paul Nadien, qui pousse décidément dans tous les sens sa virtuosité un peu trash tout en restant très technique et en contrôle, cette fois dans un trio qui jouait les compositions anguleuses du guitariste. Métriques impossibles, harmonies complexes, bring it!

Ah la joie du dépanneur ouvert en rentrant à 22 h 30, où on me fait sans problème un végéburger avec du « american cheese ». Le gars se rappelait de ma commande!

Mercredi 24 juillet

Café Botani

plan du jour : blog, bilan des dépenses jusqu'à date, la chasse aux factures et classage de emails, échauffement physique, premier lavage, concert. J'écris ceci à toute vitesse, vraiment, mais il faudra bien un temps d'arrêt et de réflexion et bilan un moment donné. C'est un peu ça le but. Eyes on the prize.

24 juillet @ l'appartement de Selendis, Ridgewood Queens
commissarié par Selendis Sebastian Alexander Johnson, série « We Are Greater Than (The Sum [From 1 To Selendis’s {=?=} Choice] Of 5n) », épisode #17/7.1
Anton Lambert (contrebasse solo)
Kwami Winfield (?? solo)
Kendraplex (?? solo)
Rémy Bélanger de Beauport (violoncelle solo)
Michael Gilbert (contrebasse solo)





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