lundi 24 juillet 2017

Naked State : Jour 2

Déjà l'avant-midi du Jour 3. Ce matin, j'ai usé d'un peu de leadership pour la gestion des déjeuners. 4 x 12 oeufs, 4 sacs de pain,  lait, beurre de peanut, jus d'orange, demandes spéciales de chacune et chacun, l'autre qui part en char avec la liste. La vie en résidence a ses instants d'organisation, dont je veux bien prendre en charge la partie qui me donnera du matériel à toasts dorées.

L'ambiance à l'atelier, « the Outback »
Je suis à « the Outback », un des deux espaces qui nous sont alloués spécifiquement aux artistes en résidence. Cyn est assise avec son bloc d’argile; Sidi vient de terminer une partie de sa peinture et écoute Cyn monologuer; Dee travaille sur ses vulves en tissus; Katie la photo-journaliste et Maddie celle qui travaille en duo avec une artiste en Australie ont l’air de chiller chacune sur un fauteuil; un brave naturiste nage; Jacob travaille sur ses photos; Eugenia gosse un petit dessin. Il fait assez froid, tout le monde est habillé en mou on dirait un party pyjama. Je viens de parler à CBC Montreal en direct à la radio. Mon 15 minutes d’intérêt médiatique est maintenant terminé. Je viens de finir une écoute attentive de l’enregistrement de 60 minutes réalisé hier soir tard avec les grenouilles et le fond de conversations de feu de camp.



Jour 2

L’artiste en art performance David Frankovich, basé.e à Toronto et à Helsinki, est venu.e nous donner un atelier d’art performance. Premier exercice : se coucher par terre dans le gazon froid et mouillé, nonnnnn. Ok. Ç’a marché. Ensuite : marcher avec un regard fixe devant, vision périphérique, regarder quelqu’un dans les yeux, regarder à travers la personne, regarder le reste de son corps, prendre ses mains, avant-bras, intégrer un accessoire, un deuxième, construire une installation avec tous les accessoires et des branches. Nice. J’ai discuté performance et perspective queer avec David plus tard.

L’artiste en création théâtrale, performance et stand-up Thea Fitz-James, basée en Saskatchewan, est venue nous partager son expérience via FaceTime. Il y a deux ans, elle a présenté, nue, un solo qui a eu une certaine couverture médiatique. Elle y mélange art performance, humour, cours magistral, interaction avec le public, dans une lecture critique du corps féminin objectifié, approprié et réapproprié. Assez cool, elle est vraiment smatte.

L’altiste [ajouter son nom ici, oups, Matthiew?], basé à Toronto et que j’ai croisé à McGill — on s’est reconnu sans trop se reconnaître — au cours de mes études, est venu jouer « en concert » pour les résidents de Bare Oaks. Il fait ça 3-4 fois chaque été. Je me suis installé dans le gazon pour l’écouter. J'ai dansé. Pendant une heure et demi. L’expérience était vraiment bonne, une autre attitude « from the outside in ». Je sentais depuis le matin que j’avais besoin de me huiler les articulations, voilà qui est fait. Aujourd’hui j’ai mal aux mollets.

Après quelques longueurs dans la piscine — chlorée à l’eau salée, yes — j’ai soupé. On mange assez bien jusqu’à date. J'ai chillé avec Jacob et Sidi. J'ai fait du thé pour Júlia, Sidi, David, Jacob, moi — il y a des choses qui ne changent pas.

Puis la musique avec les grenouilles. L'enregistrement de 60 minutes ressemble à mon approche habituelle de jeu d'ensemble, les humains sont remplacés par les sons de la nuit. Imitation. Contraste. Interaction. Take over. Moments où ça cherche. Ce n'est pas mon meilleur 60 minutes en carrière. Pertinent de le garder et l'analyser. J'ai trouvé des nouvelles techniques d'archet, idées de sons.

Guide d’écoute (vidéo quelques paragraphes plus haut) :

Critial listening : « il y a toujours trop »

Je poursuis mes expérimentations au violoncelle ce soir.