mercredi 9 août 2023

studio du Québec à NYC : jours 7-8 sur 151

Je viens de passer mes deux meilleures journées à date.

Lundi 7 août

- pratique de violoncelle, pas de nouvelles du voisin
- belle marche d'une demi-heure pour aller au yoga de 18 h, sans utiliser google maps!
- vraiment vraiment cool classe de yoga, prof de type vieille madame douce mais forte, pas trop du côté ésotérique, quand même des moments plus introspectifs, une quinzaine de personnes dans un studio où il fait pas mal chaud, où la ventilation est pas mal forte au point que je manque quelques instructions, peu importe, public majoritairement de vieilles madames sympathiques, quelques dudes low profile, vraiment une excellente classe de yoga, je suis sorti de là et il me semble que je n'avais jamais si bien respiré à NYC à date.
- fin de la classe à 19 h, et j'avais le show à aller voir à 19 h. En embarquant dans le métro, je vois dans le wagon suivant la prof de yoga et on se salue. Ça! Ça j'aime ça. Un visage connu. J'arrive au Center for Art, Research and Alliances à 19 h 30 et des poussières, oui j'avais RSVP, on me fait entrer. J'ai manqué les premières notes de LL Celestine, alto et beaucoup de pédales de loop et de reverb.

Puis, le set de Ikue Mori. Elle nous a offert une vraie pièce de musique électronique en temps réel, est-ce qu'on dit acousmatique? En tout cas elle est vraiment une grande maître de son affaire. J'ai reconnu certaines des sonorités qu'elle utilisait déjà en l'an 2000 sur le disque SYR5 avec Kim Gordon et DJ Olive. Je les avais vus au FIMAV en 2001. Wow ça commence à dater. Difficile de savoir ce qu'Ikue Mori fait live et ce qui est préenregistré, puisqu'elle travaille au laptop. Elle est là assise devant nous avec son ordi comme si on était au Starbucks. Mais la pièce qui se déploie est complexe, changeante, toujours très cohérente, quelque chose d'aérien et aqueux à la fois. Elle a un petit contrôleur qu'elle visite de temps en temps de la main gauche. J'aurais aimé voir l'écran, je me demande pourquoi ça ne fait pas partie de la culture de la musique de laptop; on ne cache pas les touches du piano quand on va voir un concert de piano, ça fait partie de l'expérience de voir les mains sur l'instrument, même quand on ne comprend pas trop ce qui se passe.

Après Ikue Mori, sadnoise a pris le relais. Un autre artiste avec des électroniques, celui-ci debout avec un peu plus de présence corporelle, mais sa musique un peu moins pour moi malgré quelques très bons sons. Définitivement une partie du concert où il fallait porter des bouchons. CARA en offrait aux gens qui arrivaient. Pour ma part, je ne sais pas si c'est anatomique mais je ne supporte pas de porter ça, je n'ai jamais été capable. À l'époque où je jouais du drum très fort, j'empilais deux paires de gros écouteurs pour me couvrir les oreilles. Un peu moins chic en concert. Quand ça devient fort au point d'être dangereux pour l'ouïe, je m'éloigne simplement, quitte à me mettre les doigts dans les oreilles quand ça monte trop. La distance fait que je suis moins connecté au show. En même temps, pour être proche il faudrait que j'entende moins bien? C'est une esthétique avec laquelle j'ai moins d'affinité il va sans dire, et en même temps il y a quelque chose de jouissif dans les sons très forts, les speakers poussés à bout.

Parlant de speakers poussés à bout, le concert s'est terminé avec Many Many Girls. Installation performative toute en déconstruction comme on aime. Trois lecteurs reel-to-reel et un seul long ruban magnétique qui passait par les trois lecteurs et encerclait ce faisant une partie de la foule. Foule dont je ne faisais pas partie parce que ça feedbackait par moment vraiment trop fort. Musicalement, il y avait quelque chose dans les contrastes, quelques sons vraiment très cool. Une esthétique encore une fois très pawn shop 1995. On sent que ça ne tient pas à grand chose, que tout pourrait planter et il n'y aurait plus que le silence. Mais les trois performers ne se gênent pas pour prendre le ruban magnétique à pleines mains, donner un coup de pied sur la table tournante, etc., elles en savent plus que nous sur la robustesse de l'équipement.

Coudon, est-ce que je me prends pour un critique de concert? J'ai passé une belle soirée. Il s'est mis à faire un temps d'orage, ça a changé l'air et c'était parfait. Pointe de pizza sur le chemin du retour. Passé devant le Stonewall Inn, iconique lieu où les luttes LGBTQ+ telles qu'on les connait aujourd'hui ont pris forme. Je m'étais dit que je pourrais arrêter là, mais c'était lundi drag queen bingo, très peu pour moi merci. J'ai fait le reste du chemin à pied jusqu'à chez moi. Belle marche, belle soirée, belle journée.

Mardi 8 août

- rencontre en avant-midi planifiée sur Teams
- café, sandwich, lecture au Mille-Feuille Bakery. J'ai partagé ma table avec une dame qui m'a dit venir ici tous les jours pour voir ses amies depuis près de 50 ans!
- suite de ma lecture juste à côté à Washington Square Park, évidemment sur le même banc que la première fois. Un peu d'épicerie overpriced au Morton Williams Supermarkets en revenant.
- pratique de violoncelle, pas de nouvelles du voisin
- marche d'une demi-heure pour me rendre à la piscine, nage 1500 m, enfin comme avant
- une autre marche d'une demi-heure pour me rendre à un concert dans Chinatown. Concert en quatre parties d'une heure chacune, de 18 h 30 à 22 h 30, intense. J'ai visé voir seulement la dernière partie, où une clarinettiste, clarinette basse, avec qui je jouais à Montréal en 2006-2007 et qui habite à Londres, UK depuis plusieurs années, jouait avec son sextet autrement basé en Italie. So #newyork. Finalement je suis arrivé à temps pour voir une bonne partie du set précédent. Il devait faire 35°C dans ce sous-sol à plafond bas ouf excellent. Vibraphoniste vraiment intense que j'aimerais revoir.
- et une dernière marche d'une demi-heure pour rentrer, en passant par Chinatown le jour des poubelles, ambiance! puis par hasard par la Petite Italie où j'ai spotté un magasin de Noël. Plaie internationale.

Mardi 8 août @ Downtown Music Gallery, Chinatown Manhattan
Antivoid [Samantha Kochis (flûtes), Selendis Sebastian Alexander Johnson (vibraphone)]
sextet [Daniel Carter (saxophones, trompette, flûte), Gary Jones III (drums), Abe Mamet aka Abram Wolfe (cor français), Luisa Muhr (voix), fall raye (sax), Emily Shapiro (clarinette basse)]

En complétant les noms du band comme ça pour l'archive, pour me rappeler, je prends le temps d'en apprendre plus sur chacun et je me rends compte à quel point tous ces gens que j'ai vus hier ont des feuilles de route impressionnantes. Vraiment excellent drummer Gary Jones III. La musique pouvait bien être bonne, ce n'était pas leur première fois!

Mercredi 9 août

- je prends ça relax, je ne suis pas obligé de marcher 10 km chaque jour, quoique.
- au menu : un show de musique improvisé à Times Square, série Pioneer Works.