lundi 11 décembre 2023

studio du Québec à NYC : jours 129-130-131-132 sur 151

7 décembre @ The Stone at the New School, West Village Manhattan
trio [Caroline Davis (sax), Val Jeanty (percussions électroniques), Craig Taborn (piano)]

Quel concert étrange et bon après être allé nager. La saxophoniste Caroline Davis est en résidence cette semaine à The Stone et elle a invité ce soir un pianiste à la frontière du jazz et une percussionniste au jeu plutôt « musique du monde » avec des sonorités de tabla, de coquillages suspendus, mais aussi de cymbales et bass drum jazz, le tout joué avec ses mains sur des percussions électroniques : deux instruments circulaires aux surfaces en caoutchouc branchés à une console de son et un écran tactile. Eh bien! Une proposition inégale mais vraiment assumée encore une fois, toutes des compos de Caroline Davis.

Vendredi 8 décembre

Une journée à ne pas faire grand chose. Il me semble? Je suis encore comme dans un flottement après tout ce travail des dernières semaines sur la demande de subvention, sur les appels de projets. Je fais une pratique de violoncelle de plusieurs heures, je reprends mon travail d'utilisation de la pédale Particule 2. J'ai un ami en visite depuis quelques jours, un deuxième arrive ce soir et je vais le chercher à la gare de train à 23 h avant de sortir à Brooklyn.

8 décembre @ Public Records Sound Room, Gowanus Brooklyn
Veronica Vasicka (DJ)
Marie Davidson (DJ)

Première soirée de clubbing à New York. On arrive et la situation me rappelle Berlin : un quartier très tranquille, presque résidentiel, une petite rue faiblement éclairée devant un site en construction, un espace industriel, un no man's land générique de fer et de béton concentré entre quatre clôtures, puis des silouettes dans la nuit, une énorme file de plus d'une centaine de personnes devant lesquelles on passe, car nous sommes des invités de l'artiste principale. L'ambiance à l'intérieure rappelle aussi Berlin, quoique le club est bien petit en comparaison avec les bâtiment proprement industriels allemands. La musique est forte, mais on s'entend encore parler, par ce miracle technologique des systèmes de son dernier cri. Le basse est tellement forte qu'on se sent la tête vibrer, le crâne littéralement. C'est vraiment beau de voir mon amie encore une fois comme je l'ai vue faire plusieurs fois à Montréal et Berlin prendre possession du dancefloor avec ses choix de musique, ses mixes, ses interventions en direct sur le son, l'art d'être DJ finalement. La foule très nombreuse et très compacte danse à fond quand je pars vers 2 h du matin avant de devenir sourd. Un ami reste jusque vers 4 h.

Samedi 9 décembre

Le massacre se poursuit en Palestine sur le petit écran de mon téléphone encore tous les matins et le contraste entre mon quotidien d'appréciation de l'art et de privilèges et ce qui se passe là-bas est extrême. Que faire? Tout arrêter? Je sens que je n'en connais pas assez sur la situation pour me faire une idée complètement. Mais il me semble que quiconque tue du monde devrait arrêter ça, non? Peu importe les convictions des personnes impliquées, ce discours de « c'est lui qui a commencé » est tellement insupportable, les hommes au pouvoir sont des enfants mal élevés. Justement, est-ce qu'on est vraiment en train de demander d'arrêter d'affamer des enfants? Et puis entre toutes les images de gens qui tiennent des bouts de corps sortis des décombres, de gens déplacés de chez eux et entassés sous des bâches en plastique entourés de cadavres à enterrer, de deuils pas faits, au milieu de ces images cet homme en complet cravate avec sa main levée, le représentant des États-Unis aux Nations Unies qui utilise son véto contre tous les autres pour annuler la résolution de cessez-le-feu. Quoi?

Ces pensées me trottent dans la tête alors que je choisis un café où aller passer un peu de temps avec mon ami en visite, un café que je choisis à Brooklyn de façon à être près du parcours d'une des grandes manifestations de l'organisme Within Our Lifetime Palestine. Tout d'un coup que je voudrais aller voir ça. Mon ami poursuit ses plans de fin de semaine alors que j'attends que la manif passe. Puis je la vois au loin et je décide de me joindre pour quelques instants. Ajouter un corps à cette mer humaine que personne en situation de pouvoir n'écoute, c'est bien peu. La manif est belle et très tranquille; on entend des slogans pour la paix, pour la libération de la Palestine. Il y a toutes sortes de gens, toutes sortes d'accents et de couleurs de peau, il y a un groupe de juifs orthodoxes bien visibles avec leurs boudins et leurs grands chapeaux qui reçoivent les applaudissement de tout le monde grâce à leurs chants de paix.

Puis la manifestation s'engage sur le pont de Brooklyn et je me retrouve un peu sans m'en rendre compte pris entre la foule immense devant, bien engagée à parcourir les presque 2 km au-dessus des eaux du pont, et un barrage de police derrière, avec qui il est impossible de raisonner pour me laisser quitter. ACAB. Alors bien malgré moi, en harmonie avec mes convictions mais en opposition à mon instinct de survie, je me trouve obligé de traverser le pont. J'aurai fait ma part pour la cause, et je me trouve bien cheap que ce soit juste ça.

En sortant, je prends tout de suite le métro et comble de hasard je tombe sur l'autre des deux amis que j'héberge ces jours-ci (pas celui avec qui j'ai pris un café en début d'après-midi). Au coin d'une rue comme ça alors qu'il s'achète un manteau de friperie. La journée épuisante se poursuit avec le contraste habituel : après la manif, spaghetti à la maison, concert de l'ensemble Wet Ink, rencontre fortuite avec un ancien collègue de classe, rencontre fortuite avec la seule et unique administratrice et éditrice de nyc-noise, le site où je trouve tous les concert depuis le début de mon séjour, et une visite à la Dream House, l'installation iconique de La Monte Young, Marian Zazeela et Jung Hee Choi.

9 décembre @ Dixon Place, Lower East Side Manhattan
Wet Ink 25th Anniversary Festival
Shiverer, de Eric Wubbels [Erin Lesser (flûte traversière), Eric Wubbels (piano)]
Pendulum IV, de Alex Mincek [Erin Lesser (flûte contrebasse), Alex Mincek (sax ténor), Josh Modney (violon), Mariel Roberts (violoncelle)]
Liminal, de Josh Modney [Ian Antonio (percussions), Erin Lesser (flûte contrebasse), Alex Mincek (sax ténor), Josh Modney (violon), Sam Pluta (électroniques), Mariel Roberts (violoncelle), Kate Soper (voix), Eric Wubbels (piano)]
Epithets, de Kate Soper [Ian Antonio (percussions), Erin Lesser (flûte contrebasse), Alex Mincek (sax ténor), Josh Modney (violon), Mariel Roberts (violoncelle), Kate Soper (voix), Eric Wubbels (piano)]
ATD V, de Sam Pluta [Ian Antonio (percussions), Erin Lesser (flûte contrebasse), Alex Mincek (sax ténor), Josh Modney (violon), Sam Pluta (électroniques), Mariel Roberts (violoncelle), Kate Soper (controleur), Eric Wubbels (piano)]

Grosse journée, grosse soirée! Le Wet Ink Ensemble est parmi les meilleurs ensembles de musique contemporaine au monde en ce moment. Leurs interprétations sont d'une précision et un aplomb incroyables. Ils travaillent souvent avec des systèmes de tempérament moins communs, de l'intonation juste aux approches microtonales les plus difficiles, le tout appuyé par une percussion vraiment affirmative. Une de leurs particularités est que chacun·es des 8 membres de l'ensemble est également compositeur·ice à ses heures. Dans le cadre de ce concert particulier célébrant les 25 ans de l'ensemble, Wet Ink joue des composition de ses propres membres, dont Alex Mincek, dont je surveille le travail depuis plusieurs années.

9 décembre @ Dream House, Tribeca Manhattan
Dream House, de LaMonte Young, Marian Zazeela et Jung Hee Choi
œuvre visuelle : Abstract #1, tiré de Quadrilateral Phase Angle Traversals, de Marian Zazeela
œuvre visuelle : Ruine Window 1992tiré de Still Light and Dream House Variation I, de Marian Zazeela
œuvre visuelle : Environmental Composition 2017 #1, de Marian Zazeela et Jung Hee Choi
œuvre visuelle : Color (CNN), live realization, de Marian Zazeela et Jung Hee Choi
œuvre sonore : The Base 9:7:4 Symmetry in Prime Time When Centered above and below The Lowest Term Primes in The Range 288 to 224 with The Addition of 279 and 261 in Which The Half of The Symmetric Division Mapped above and Including 288 Consists of The Powers of 2 Multiplied by The Primes within The Ranges of 144 to 128, 72 to 64 and 36 to 32 Which Are Symmetrical to Those Primes in Lowest Terms in The Half of The Symmetric Division Mapped below and Including 224 within The Ranges 126 to 112, 63 to 56 and 31.5 to 28 with The Addition of 119, de La Monte Young
œuvre sonore : TONECYCLE BASE 30 HZ, 2:3:7, The Linear Superposition Of 108 Sine Wave Frequencies Set In Ratios Based On The Harmonics 2, 3 And 7 Imperceptibly Ascending Toward Fixed Frequencies And Then Descending Toward The Starting Frequencies, Infinitely Revolving As In Circles, In Parallel And Various Rates Of Similar Motion To Create Continuous Slow Phase Shift With Long Beat Cycles, de Jung Hee Choi

Puis on se dépêche d'aller à la Dream House. Il s'agit d'un lieu, d'une expérience, qui sera fermé demain, mais qui nous surprend en affichant des heures d'ouvertures du mercredi au samedi de 14 h à minuit. Minuit! Sur google, quelqu'un dit (traduction google) : « J'ai attendu environ 30 minutes à l'ombre d'un land rover jusqu'à ce que le gars de la porte revienne pour nous laisser entrer. Probablement les 10 $ que j'aie jamais dépensés pour être honnête. Je vais probablement revenir ici au moins une fois tous les 20 ans. » Et voici un autre commentaire, que je me rappelle d'avoir lu des mois avant d'arriver à New York, pour mettre la table (traduction google) : « Vraiment une expérience unique à New York. Je suis venu ici avec un ami ne sachant pas grand chose de ce qu'est cet endroit, je l'ai trouvé (avec un peu de travail de détective) et je suis monté à l'étage. Là, nous avons été accueillis par un sympathique bénévole qui a répondu à quelques questions et nous sommes entrés dans la maison de rêve. Au début, vous êtes bombardé par une explosion de bruit qui fait trembler les murs. Mais ensuite, cela commence à vous apaiser, à vous envelopper et finalement à vous consumer. Quelle expérience, je reviendrai. »

On arrive donc devant une porte où un papier collé derrière la vitre nous indique qu'il faut sonner au #3 (et non au #2) pour la Dream House. On attend quelques minutes et le fameux buzzer nous invite à passer le seuil. Une volontaire qui semble complètement dans un autre monde nous dicte doucement et doctement les règles : 10$ cash, pas de photos ou autre forme de documentation à l'intérieur, laissez vos souliers ici. Nous goûtons, par cette petite bouchée de rien, à ce qu'a pu être la culture des lofts new-yorkais des années 70, de celui de Yoko Ono pas loin d'ici, à ceux d'Andy Warhol pour nommer les plus connus. Combien d'expériences artistiques sont parties dans l'oubli?

À l'intérieur, une œuvre du compositeur iconoclaste minimaliste La Monte Young. Les pièces que je connais de lui sont en effet minimales en ce sens que leur richesse est dans l'expérience de la conscience à l'écoute d'une grande parcimonie d'éléments musicaux. Ici, on s'approche d'une parcimonie extrême avec la pièce au long titre écrit plus haut « The Base 9:7:4 Symmetry in Prime Time [...] » (le minimalisme n'est pas dans le titre!), dans laquelle rien ne se passe : on entre dans un genre de salon recouvert de tapis blanc où 4 haut-parleurs diffusent un accord qui ne change jamais. Mais l'expérience de perception n'est pas minimale, car cet accord très riche contient des dissonances qui font vibrer tout l'espace. De plus, en se concentrant un peu on distingue très clairement les différents éléments de l'accord si on se déplace, même très peu, dans l'espace.

Un moment, je suis assis par terre et je n'ai qu'à m'étirer un tout petit peu le cou pour percevoir comme des nuages des hautes fréquences se détacher. Je trouve un endroit dans la pièce où les battements de basse sont très présents, puis en me plaçant quelques centimètres plus loin je ne les sens plus du tout, ou j'en sens deux fois plus. Une composition fascinante!

Au niveau visuel, la lumière mauve domine. Il y a aussi un papier noir couvert de petits trous qui forment un dessin géométrique et organique à la fois, comme une énorme libellule abstraite. Ce sont les œuvres visuelles de Marian Zazeela, une artiste qui est aussi mariée avec La Monte Young.

Les œuvres de La Monte Young et Marian Zazeela sont en dialogue avec un environnement sonore et visuel signé Jung Hee Choi, qui, si j'ai bien compris, serait un peu une disciple du couple. Elle propose un accord beaucoup plus consonant, qui vibre donc de façon beaucoup plus reposante, mais dont la note monte et descend de façon imperceptible sur plusieurs minutes. Et c'est grâce à la proximité avec l'œuvre de Young qu'on peut saisir ce long mouvement. C'est fort. Très fort.

Ce n'est pas une expérience transcendantale pour moi. Je trouve que le langage comme « transcendantal », « méditatif » renvoie à trop de pratiques du côté du kétaine. Évidemment qu'on est frappé par le contraste entre la rue new-yorkaise, ses sirènes, klaxons, flashes lumineux, et le vrombissement de plus en plus enveloppant et calme des drônes. Évidemment que l'atmosphère est propice à s'éloigner des pensées du quotidien. Mais j'ai vécu au contact de la Dream House quelque chose de plus concret, de presque scientifique à faire l'expérience, avec mon corps, des théories perceptives et même mathématiques des artistes en jeu. J'ai aussi l'impression, peut-être la certitude, d'avoir saisi un moment historique. La Dream House, une œuvre qui roule en ce lieu depuis 1993, devrait passer à l'histoire comme un élément marquant de toustes celleux qui l'ont fréquentée, incluant nombre d'artistes à qui elle aura montré une autre variation du « tout est possible », une variation toute en nuance et en changement malgré les apparences et les critiques négatives sur google.

ll y a deux concerts par année à la Dream House, un à l'équinoxe du printemps et un à l'équinoxe d'automne, qui correspondent environ aux anniversaires de naissance respectifs de Zazeela et Young. Cette année, le solstice d'hiver s'ajoute et je ne sais pas ce qui me retiens de dépenser 53$ américains pour aller voir La Monte Young lui-même, agé de 88 ans, se faire hisser en chaise roulante jusqu'au loft du 3e étage pour interpréter, avec Jung Hee Choi, sa pièce Studies in The Bowed Disc, qui n'a pas été jouée depuis 1966, soit trois ans après que le sculpteur Robert Morris lui eut fabriqué un gong en métal de 4 pieds de diamètres. Tiens donc, 1963 le gong de La Monte Young, et qu'est-ce qui se passe en Allemagne en 1964? Le grand compositeur Karlheinz Stockhausen se fait construire un tam tam (genre de gong) de 6 pieds de diamètre et écrit sa fameuse pièce Mikrophonie I, où deux interprètes s'attaquent à l'instrument de toutes sortes de façons. La Monte Young a plus d'influence que les historien·nes de la musique le disent. Le concert du 21 décembre sera présenté dans l'environnement visuel Imagic Light, de Marian Zazeela et Environmental Composition 2017 #1, v. 2, de Jung Hee Choi.

Mise à jour : Après avoir écrit tout ceci, je n'ai pas le choix d'acheter le billet. Pendant que les autres gays iront à Beyoncé pour 600$, je serai à La Monte Young pour un quand même exorbitant 80$ canadiens.

Dimanche 10 décembre

Je prends un peu de temps solo avec Proust pendant que les deux invités parcourent les friperies. Puis je prononce la phrase suivante, que nous trouvons bien drôle : « je vais chercher des dumplings au Target ». Chose faite, chose mangée, et quel adon que de revenir à Public Records où on avait été clubber avant-hier, pour cette fois assister à un concert de musique improvisée.

10 décembre @ Public Records Sound Room, Gowanus Brooklyn
Catalytic Sound Festival NYC
quartet [Sylvie Courvoisier (piano rhodes), Brandon Lopez (contrebasse), Ikue Mori (électroniques), Zeena Parkins (harpe, électroniques)]
quartet [Lotte Anker (sax soprano, sax alto), Cecilia Lopez (synthétiseur analogue), Tom Rainey (batterie), Nate Wooley (trompette)]
trio [Charmaine Lee (voix, électroniques), Fred Lonberg-Holm (violoncelle), Ned Rothenberg (clarinette, sax)]
sextet [Lotte Anker (sax soprano, sax alto), Charmaine Lee (voix, électroniques), Fred Lonberg-Holm (violoncelle), Ikue Mori (électroniques), Zeena Parkins (harpe, électroniques), Nate Wooley (trompette)]
quartet [Sylvie Courvoisier (piano rhodes), Brandon Lopez (contrebasse), Tom Rainey (batterie), Ned Rothenberg (clarinette, sax)]
octet [Lotte Anker (sax soprano, sax alto), Sylvie Courvoisier (piano rhodes), Fred Lonberg-Holm (violoncelle), Cecilia Lopez (synthétiseur analogue), Zeena Parkins (harpe, électroniques), Tom Rainey (batterie), Ned Rothenberg (clarinette, sax), Nate Wooley (trompette)]

La crème de la crème de la scène. On dirait un cours 101 des meilleures pratiques en improvisation. On écoute, on apprend, on est ému, on sourit car la musique rebondit, coule, dessine, hachure, berce, confronte, ose un silence, se permet la cacophonie, le bruit, la mélodie, la consonance, les couches sonores distinctes en effet d'épaisseur et d'espace. Une partie de moi est comme fier de présenter à mes amis ces musicien·nes que j'ai appris à reconnaître et même à connaître un peu au cours des dernier mois. Ça nous motive, on passe le chemin du retour à faire mille plans pour la musique improvisée à Québec.

Lundi 11 décembre

Ce matin très tôt, une réunion zoom avec deux organismes de Montréal au sujet d'un concert en... 2026! Ça y est on est rendu là. Puis aujourd'hui, il y a un appel à la grève mondiale en faveur d'un cessez-le-feu en Palestine. L'idée est d'attirer l'attention du politique en arrêtant l'activité sociale et économique, ce qui affecte en premier les personnes en haut de la pyramide économique, celles qui profitent le plus de la guerre comme les banques qui font d'énormes prêts à intérêts, et toutes les personnes qui s'enrichissent à la bourse chez les producteurs et vendeurs d'armes. Évidemment, la grève mondiale est une utopie. Mais historiquement, c'est le genre de mobilisation qui a eu de l'impact. Et puis qu'est-ce qu'on peut bien faire d'autre? Alors voyons voir, je ne serais pas surpris que tous les concerts du jour soient annulés en solidarité. Même si, d'une certaine façon on se tire dans le pied à nous même en faisant subir aux artistes et aux petits lieux de diffusion les conséquences d'un mouvement qui s'adresse aux puissances économiques. On n'en est pas à un paradoxe près en ce bas monde. Lundi, session de yoga aussi. Écrire ceci toute la journée. À suivre.