lundi 29 juillet 2024

studio du Québec à NYC : épilogue 7, jours 358-359-360-361-362 sur 151

Voici tout ce qui reste — pour l'instant? une vidéaste était là, mais on sait ce que c'est, plus c'est pro, moins il y a de chances de recevoir quoi que ce soit — de mon solo du 24 juillet chez Selendis Sebastian Alexander Johnson. Il faisait très chaud, certainement au dessus de 30°C dans l'appartement — 86°F pour respecter l'échelle locale — et très humide. J'étais dans mon élément.

Jeudi 25 juillet
Café à Central Park

Aller lire à Central Park, pourquoi pas? Un autre item de coché sur ma liste des attractions new-yorkaises plus typiques à croiser avant de partir. C'est comme ça que commence mon après-midi, après beaucoup de travail à la maison sur le concert que je coorganise le 27 septembre prochain, dans un lieu qui demande bien du formulaire. Après avoir marché longuement dans Central Park — je suis arrivé par la limite sud et je me demande si en 20 minutes de marche en ligne droit on atteint le centre du Central Park; les distances sont toujours pour grandes qu'on pense à New York, Manhattan en particulier — je n'ai plus vraiment le temps de lire. Satisfait quand même, je vais nager au YMCA comme mardi passé. Puis je vais à un concert dans un appartement.

25 juillet @ l'appartement de Nathan, Ridgewoods Queens
Selendis Sebastian Alexander Johnson (trombone solo)
Nathan Nakadegawa-Lee (sax ténor solo)
Anna Abondolo (guitare, voix)

Un autre excellent concert. Selendis fait un solo où intervient le performatif, les gestes qui n'ont pas de son pour les appuyer mais qui transportent la musique plus loin. Puis Nathan démontre sa maîtrise de l'instrument, joue des choses très subtiles sans oublier de nous donner un gros moment de sax fort. Puis Anna Abondolo, que je connais comme contrebassiste formidable, très sensible et juste, livre une série de chansons hyper touchantes de son projet Worldwide Seagull. Elle a apporté un petit projecteur qui montre derrière une belle photo de plage où se découpe sa silhouette en négatif; en effet, elle dirige le projecteur sur elle et tandis qu'elle joue pour nous, son ombre joue à la plage. Sa voix nous amène instantanément dans son univers, doux et rugueux à la fois. Entre chaque pièce, elle prend un des dessins qu'elle a disposés au sol devant elle et le colle sur sa guitare, pour nous le montrer et lui faire accompagner la chanson en cours. Elle a tous les talents, le tout servi avec un espèce de pince sans rire, d'autodérision sincère. On a une bonne conversation après le concert, alors qu'elle a apporté des carrés aux rice crispies pour toustes auxquels s'ajoutent des tranches de melon préparées par notre hôte, et quand je lui demande ses inspirations pour ce projet beaucoup plus « chanson » que le reste de sa vie musicale du côté free improv, elle me répond sans hésiter : le asmr. Eh! On se promet de se tenir au courant.  

Vendredi 26 juillet
Café Trash Island

Avant-midi finances. Je m'installe à la table ronde sur le trottoir devant le café Trash Island et je prends quelques heures à mettre à jours mes affaires. Registre de dépenses pour NYC et les deux jours précédents à Montréal, trier les factures, rentrer ça dans le tableau excel, valider les montants après taux de change dans mon compte, ranger les reçus papier, les reçus email, prendre en note les dépenses pas de reçus. J'aide à finaliser le travail administratif qui reste pour le concert que j'ai coorganisé le 12 juillet passé, je continue à gérer quelques emails pour le concert du 27 septembre prochain. Puis, un petit tour à l'épicerie, une grosse batch de pâtes qui va me durer jusqu'à la fin du voyage et je suis prêt à partir à un autre concert d'appartement. 

26 juillet @ Prospect Series Apt, South Slope Brooklyn
Prospect series #37
duo [Madison Greenstone (clarinette contrebasse), Zosha Warpeha (hardanger d’amore)]
Forest Music [Sean Ali (basse acoustique, harmonica basse, objets), Flin van Hemmen (percussions, voix)]
duo [Nathaniel Morgan (sax), Jonah Rosenberg (électroniques)]

Je m'étais dit que j'arriverais en avance pour marcher dans le cimetière Green-Wood, tout près de l'appartement du concert et où se trouvent entre autres les tombes de Jean-Michel Basquiat, Leonard Bernstein et Louis Moreau Gottschalk, mais mon cuisinage a été trop long. Voilà quand même un des désavantages de la colocation : il faut ramasser tout de suite pour maintenir la bonne entente, ce qui décuple le temps de tout ce qui implique marmite, poêle et restants.

Le premier duo de la soirée est incroyable, presque juste des longues notes tenues. J'avais déjà vu Madison Greenstone en concert, toujours dans des contextes où elle fait un assault aux tympans avec le registre aigu de la clarinette en si bémol. Cette fois, son jeu était posé et vraiment impressionnant de retenue wow et tellement bien complémenté par l'instrument à cordes de sa collègue, un espèce d'alto avec des cordes de résonance supplémentaires. Puis Forest Music, j'ai trouvé ça platte, ça arrive! Et le dernier duo ne m'a pas convaincu de rester jusqu'à la fin, surtout que j'avais un bon 45-50 min. de transport à faire pour le retour.

Notre hôte me fait promettre de l'avertir lors de mon prochain passage à NYC, pour jouer ensemble ou jouer dans sa série de concerts. Noté.

Samedi 27 juillet
Café Elk

Encore de l'admin ce matin. Est-ce que je vais en voir le bout un jour? Cette fois, j'ai enfin les informations de tout le monde pour terminer le damné formulaire pour le concert du 27 septembre. J'appelle ça du bullying administratif. Qui d'autre accepte de faire tout ce travail bénévolement? Alternativement, quel genre de projet justifie la dépense de payer la personne qui se tappe le gros de l'admin, avec un taux horaire mettons? Et surtout, à quoi ça sert d'être si formels, de demander autant de détails pour un si petit truc? En tout cas, au travers de tout ça j'avance bien le montage vidéo de mon concert du 28 avril passé.

En après-midi, j'improvise une sortie à Manhattan. Je commence par m'inspirer de ce que les influenceurs sur tik tok recommandent comme meilleur café à NYC et me dirige aveuglément vers le Elk dans le West Village. En arrivant, je suis surpris de trouver un petit café où il y a à peine une dizaine de places pour s'asseoir, toutes dehors. Le café est bon, mais sans plus. Il faut savoir que les Américains, en général, consomment leur café en y ajoutant pas mal d'affaires, des saveurs, du lait d'avoine, des creamers, et que leurs évaluations se basent sur le mélange. Moi, je prends ça noir.

Puis je me dis, voyons voir de quoi ont l'air les gros magasins de musique à New York. Je n'ai jamais fait ça encore et je suis justement à la recherche d'une nouvelle basse électrique. Une bonne excuse pour traverser le West Village vers Chelsea ou Union Square dur à dire. Puis je vais à Rivington Guitars dans le East Village où je vois pour la première fois en personne une Gibson Victory Bass, instrument qui m'intrigue depuis fort longtemps. J'en profite pour arrêter au magasin de disques Stranded Records pas loin. En quittant par Astor Place, je croise la tiktokeuse légendaire — en tout cas, comme je dis souvent, connue de ceux qui la connaissent, comme moi qui adore tomber sur ses vidéos — Jae Gottlieb. On échange quelques mots, j'admire son travail quotidien, à mi-chemin entre l'art performance (je ne sais pas si elle se perçoit ainsi) et la télé-réalité (elle diffuse son quotidien jour après jour, se filmant elle-même, cellulaire au bout d'une pôle), je la complimente sur sa gentillesse, qui semble guider tous ses faits et gestes et donne un modèle à ses fans, qu'elle appelle les Jaebies, et que je salue sur son omniprésente diffusion en direct.

27 juillet @ please y.s., Crown Heights Brooklyn
Laura Ortman (violon amplifié, effets)
duo [Trae Crudup (batterie), Chris Williams (trompette, effets)]
AM/FM [Ava Mendoza (guitare électrique), gabby fluke-mogul (violon amplifié)]  

Complètement renversé par le duo de Chris Williams, qui se sert d'un dispositif électronique pour prolonger ou répéter des fragments de son jeu à la trompette, ou pour diffuser des enregistrements qui me semblent être des discours militants où je reconnais les mots « black », « freedom », etc. et Trae Crudup, qui renouvelle sans cesse la pulsation et le groove aux drums. J'écoute leur musique, et j'ai l'impression combinée de recevoir un message tellement immédiat, qui appartient tellement au présent, qu'il est presque dans le futur, et de me faire passer une tradition immémoriale, des centaines d'années de traditions et de luttes qui chantent, qui bercent et qui crient.

Dimanche 28 juillet
Café Milk & Pull

Je suis arrivé à un moment important du Proust que je suis en train de lire. Un rare moment où, en quelques pages, l'auteur met en relation plusieurs éléments qui semblaient distincts dans le roman. Dans la cour arrière du Milk & Pull, près d'où j'habite, je suis plongé de nouveau plongé dans l'aristocratie française du siècle dernier. L'amoureuse de la fille du compositeur Vinteuil, grâce à qui la musique de celui-ci a pu être déchiffrée et se rendre jusqu'au narrateur, ému au point de repenser toute sa vie à la lumière de ce que lui inspire le septuor de Vinteuil, serait peut-être liée à Albertine, grand amour presqu'entièrement fait de jalousie du narrateur. Tout ça est splendidement imagé, surtout les descriptions de la musique, des métaphores incomparables mise en rapport avec des réflexions philosophiques sur le semblable, le différent, la voix caractéristique d'un grand artiste – en parlant de Vinteuil, Proust parle de lui-même évidemment, qui ne ferait pas de même? — qui ressort quand il pense créer du contraste (dans la même ligne que Différence et répétition de Deleuze, ça me jette à terre) et sur le vice qui sous-tendrait et s'emmêlerait inextricablement à chaque manifestation de beauté ou de grandeur. Proust!

28 juillet @ Wee Space, East Village Manhattan
série Tiny Slices 
Rute Ventura (court-métrage)
Adonis alias Mercury Symbol (poésie, trame sonore préenregistrée)
Philippe Petit [Willa Glickman (voix, clavier, basse électrique, guitare), Richard Wei Semus (voix, guitare, basse électrique)]
Lyle Rivera (guitare)
5 minute stories


Un autre concert d'appartement. Décidément. J'en parle avec des ami·es que je rencontre là par hasard. Oui, à la joie sincère qu'on a de se retrouver, sans s'être donné rendez-vous, comme ça ici par intérêts communs, je crois que c'est de l'amitié. Sabrina, Hans, Webb, Lyle, Gian, on est content de se voir à l'appartement de David surnommé Wee Space. Est-ce que la tendance est aux concerts d'appartements? Est-ce que c'est rendu compliqué de réserver des lieux plus officiels? Je ne peux m'empêcher de penser aux derniers jours et au formulaire que je me suis tapé de mon côté pour Québec. À New York toutefois, la scène grouille sur toutes les tribunes, et s'il est parfois moins évident d'être spontané sur les scènes officielles, celles-ci continuent à faire du bon travail de diffusion, en complémentarité aux efforts alternatifs.

La soirée se termine par un moment d'échange où chaque personne qui souhaite participer raconte en cinq minutes une histoire qui lui est arrivée. J'adore ce moment où des voix si diverses relatent des expériences parfois drôles, parfois intimes.

Notre hôte me fait promettre de l'avertir lors de mon prochain passage à NYC, pour jouer dans la série de concerts qu'il organise à son appartement. Il pourrait même m'héberger quelques jours. Noté.

Lundi 29 juillet
Café Natural Blend

Le concert auquel je voulais assister ce soir est annulé, alors j'en profite pour donner rendez-vous à mes amis Tin et Jeffrey. Comme c'est la troisième fois en un an qu'on se donne rendez-vous au restaurant japonais Izakaya Mew, je déclare qu'il s'agit de notre tradition.

En attendant, je passe du temps à écrire ceci au café Natural Blend pas loin de l'appartement, où je reviens car il pleut quelques minutes.

Vue de l'appartement. J'ai pris le temps, hier ou avant-hier, de jaser un peu plus avec mon hôte-coloc. On ne se croise pas souvent. Je découvre que les quelques cadres incroyablement génériques qui ornent ses murs et me semblaient tout droit sortis du rack à deals du IKEA sont en fait des photos qu'il a prises lui-même lors de séjours marquants un peu partout en Chine et au Myanmar. Alors qu'il me parle de ses expériences, je sens sa passion profonde pour ces cultures et leurs traditions. 

La fin de mon séjour approche.

La température est absolument parfaite chaque jour depuis le début, 30°C accoté, pas plus pas moins, soleil radieux.

Demain, ma tradition du mardi : aller nager à la piscine du YMCA, puis assister à la longue soirée de concerts au Downtown Music Gallery.

Mercredi : la chance de voir la première journée de résidence de Matana Roberts à The Stone où elle passera le restant de la semaine (j'en profiterai au passage pour aller reporter le violoncelle qu'on m'a prêté)

Jeudi 1er août : départ en covoiturage. Arrivée à Montréal prévue vers 17 h ou 18 h.
Vendredi 2 août : bus vers Québec à 11 h, concert de l'orchestre à aller voir en soirée

3 août : pause? 4 août : répétition du GIC,LE et répétition en duo avec Rox
5 août : concert avec Rox à Montréal
6 août : tant qu'à être à Montréal, on va voir le concert des collègues le lendemain
7 août : retour à Québec et pause pendant quelques jours, il le faudra bien.

Est-ce que je pourrais être heureux à New York?

Peut-être que la question de l'avenir n'est pas si importante quand on a le présent à vivre. Je suis heureux à New York.





mercredi 24 juillet 2024

studio du Québec à NYC : épilogue 6, jours 355-356-357 sur 151

Lundi 22 juillet

Café Rita & Maria

Voici les choses sur lesquelles je travaille pendant mes « vacances ».
- 28 avril passé (j'ai joué à Montréal) : montage vidéo bien entamé, reste à retravailler les couleurs, valider le flow des coupures, changements de caméra, valider les zooms et mouvements de caméra pour 57 min de concert en duo, mix de son
- 25 mai passé (j'ai joué à Maizerets) : tenter, une dernière fois, d'obtenir la vidéo qui a été prise
- 12 juillet passé (coorganisateur) : relancer les photographes pour avoir le drive promis, écrire aux musicien·nes pour les informer du délai de paiement prévu (oups j'avais oublié), leur partager l'archive vidéo
- 12 juillet passé (j'ai joué à Québec) : montage vidéo avec des photos quand on les aura reçues, mix de son, vraiment un excellent concert
- 16 juillet (rencontre importante) : prendre le temps de feeler comment ça feel, en attente d'un retour dans 2-3 semaines, disons la mi-août
- 18 juillet au 1er août (séjour à New York City) : test de virement interac avec le compte américain de mon coloc, spotter les concerts, piscine, emprunt d'un violoncelle, compilation des dépenses à commencer et faire à mesure
- 24 juillet (je joue à New York) : préparation physique et mentale sans pouvoir jouer sur le violoncelle avant le concert
- 1er août (passage à Montréal) : valider hébergement
- 4 août (2 répétitions) : invitations pour celle de 16 h
- 5 août (je joue à Montréal) : organisation des lifts, des équipements sur place, choisir quand on revient, si on reste un jours de plus, valider hébergement
- 27 août (coorganisateur) : bravo à moi d'avoir scoré une coproduction sympathique, téléphone ce matin avec l'organisme, en attente de leur côté voir qui s'occupe de la première partie, tests de sons, horaire
- 29 août (je joue à Québec) : valider pour les tests de son, horaire, planifier vidéo
- 5 septembre (je joue à Québec) : formulaire signé et rempli, ça semble bon pour l'instant
- 9 septembre (coorganisateur) : relancer l'organiste pour la première partie, voir qui joue avec peut-être
- 13 septembre (je joue à Québec) : en attente de plus d'informations et d'une réunion d'organisation
- 27 septembre (coorganisateur) : bravo à moi d'avoir scoré la coprod, un peu formelle par contre et c'est lourd le formulaire à remplir, relancer les artistes car j'ai seulement 3 bios/photos sur les 7 dont j'ai besoin, signer entente après ça, penser à relancer au sujet des besoins techniques
- 28 septembre (coorganisateur et je joue à Québec) : en attente de confirmation pour la première partie, écrire aux gens au local, peut-être emprunter un kit de moniteurs, tester les caisses sur place
- 28 octobre (coorganisateur) : relancer encore une fois la personne responsable de la salle de concert qui nous accueille, est-ce que la date est réservée, est-ce qu'on organise un temps de masterclass, j'y travaille depuis mars
- 31 octobre (comme coorganisateur) : il faut vite que j'achète un billet d'avoir pour celle qui vient jouer en concert avec moi, prendre rendez-vous avec un organisateur d'expérience pour les conseils, préparer les papiers d'impôts, relancer le Consultat général de France et tout ce qui se fait d'instituts pour financer le voyage, engager une personne pour conduire et assumer des tâches techniques de tournée, post facebook, engager une personne pour l'enregistrement
- 1 au 4 novembre (comme coorganisateur et je joue à Saguenay) : ok je pense
- 5 novembre (je joue à Rimouski) : ok je pense, vidéo?
- 7 novembre (je joue à Québec) : demander à avoir la confirmation finale de la salle
- 9 novembre (je joue à Toronto) : j'ai relancé pour la re-confirmation re-finale
- 11 novembre (je joue à Montréal) : ok
- demande de subvention pour un enregistrement en tournée : déposée le 5 juin, en attente d'une réponse « environ 4 mois » après le dépôt
- demande de subvention pour certaines dépenses de tournée : déposée le 26 juin, en attente d'une réponse à la fin octobre
- demande de subvention pour un projet spécial de moi en collaboration avec le musée : à préparer pour un dépôt en novembre
- demande de subvention pour une série de concerts de grand ensemble en collaboration avec un organisme communautaire : à préparer pour un dépôt en novembre
- production de mon vinyle : enregistrement, mix, mastering, illustrations de couverture complétés depuis longtemps ou très longtemps, en attente d'une première ébauche du graphisme, puis d'envoyer ça à la production
- impôts 2023 : en retard, il me reste juste à mettre tout ça ensemble et prendre rendez-vous avec mon faiseur d'impôt agrée, j'ai tout ce qu'il faut, mais c'est une journée complète quand même
- en continu : mise-à-jour de l'agenda Musique pas d'air

Desfois je m'assois pour travailler, et je fais juste foncer droit devant, j'envoie des emails coup sur coup à mesure que je me rappelle ce qu'il y a à faire, je gère tout de suite les réponses, j'improvise, je lance des propositions, je scrolle un peu et agis sur ce que je vois, et j'ai l'impression que si j'en avais les capacités mentales, je pourrais maintenir cette cadence pendant des journées entières et ne jamais arriver au bout de ce que j'ai à faire.

Et je m'inflige tout ça bien volontiers. C'est étonnant vu de loin. Personne ne m'impose quoi que ce soit. Desfois, moi-même je ne sais plus si j'ai pris le temps de faire le choix de travailler sur telle ou telle affaire. Je reçois un message, oui nous sommes de passage à Québec et on aimerait jouer, j'agis, j'écris à des gens, j'organise. Cette année plus que jamais il me semble, depuis mon retour de NYC. De plus en plus d'organisation il me semble, de plus en plus de projets, de concerts. C'est très motivant et en même temps le pas de recul (comme par exemple, écrire à toute vitesse cette liste de ce qui est sur le feu en ce moment) est trop rare.

Plus les collaborations sont formelles, ou dans des organisations formelles, plus la légèreté et l'enthousiasme d'organiser un bon concert de bonne musique devient lourdeur et multiplication du travail administratif qui m'apparaît inutile. C'est comme si plus les gens sont bien payés pour leur travail, plus c'est désagréable de faire affaire avec elleux, malgré leur attitude exemplaire, malgré leur ouverture, malgré leur véritable enthousiasme. Puis, l'évènement arrive et il n'y a que moi qui diffuse l'information, sur facebook à défaut de mieux, et les sites web des organisations ne sont pas à jour parce que trop difficile à manipuler.

En ce lundi, donc, je m'assois au café Rita & Maria, à quelques minutes de l'appartement. Je fais exprès de dire à chaque fois que c'est à quelques minutes de l'appartement. J'aime ça le choix, la variété. Le Rita & Maria est mon préféré jusqu'à date. L'américano est parfait, le mobilité de brocante fait une belle ambiance, et tout le monde travaille. Je travaille.

Puis je vais récupérer le violoncelle qu'un vraiment gentil ami d'ami new-yorkais me prête pour la durée de mon séjour. On connaît des gens en commun, évidemment. Il a fait McGill, tiens donc, 10 ans après moi par contre. Je ramène ça chez-moi et constate avec effroi à quel point le chevalet est courbé. J'ai peur qu'il s'affaisse et brise le violoncelle. J'écoute des tutoriels youtube sur comment redresser un chevalet. Je demande des conseils à une amie, à qui j'envoie cette photo accidentellement satanique.

Mon gossage de violoncelle finit par me faire arriver en retard et manquer le premier trio du concert à Sisters, que je note quand même ici.

22 juillet @ Sisters, Clinton Hill Brooklyn
série Assembly #19, commissaires : Lester St. Louis, Luke Stewart
trio [Melissa Almaguer (claquettes), Lester St. Louis (violoncelle), Luke Stewart (contrebasse)]
Janel Leppin's Ensemble Volcanic Ash [Larry Ferguson (batterie), Sarah Hughes (sax alto), Janel Leppin (violoncelle), Anthony Pirog (guitare électrique), Luke Stewart (contrebasse)]
Alex Zhang Hungtai (électroniques)
Kamau Patton (DJ)

Janel Leppin a son propre language comme violoncelliste et compositrice. On sent l'influence du jazz, mais aussi de la musique contemporaine et du folk. C'était la première fois que je voyais le canadien d'origine taïwanaise Alex Zhang Hungtai, qui habite maintenant NYC, et c'est honnêtement un des meilleurs sets de musique électronique que j'ai vus.

Mardi 23 juillet

Café à l'appart + café Passionfruit

J'ai fini par demander à mon coloc si vraiment il ne voulait pas de café à l'appartement — était-il allergique? ex-caféinomane en rémission? — on si c'est juste que lui il n'en bois pas. Et c'est juste qu'il n'en bois pas, ça l'empêche de dormir. Pas de problème à ce que j'en boive à l'appartement, j'ai bien fait de demander. Mon expérience de 13 ans en colocation et mes aptitudes de communication servent.

Café et toasts dorées à l'appart, puis je m'attaque au chevalet courbé de l'enfer pendant que mon coloc travaille de la maison. Je ne peux pas jouer de violoncelle dans l'appartement alors j'essaye de me spotter dans un parc. Je charrie l'instrument pendant un peu plus longtemps que j'aurais voulu, je trouve un parc, jeux d'enfants, terrain de basket, plusieurs bancs, transquille mais pas trop. Je m'assoies en écoutant un podcast, question de feeler la place. Quelques minutes plus tard un gars arrive, se dirige vers moi, je sais pas s'il dit quelque chose, mais passe vraiment proche du violoncelle (encore dans l'étui par chance), s'asseoit juste à côté de moi genre inconfortablement proche, je me lève, ramasse mes affaires en vitesse pendant qu'il donne un bon coup de pied au case de violoncelle et m'en vais en vitesse. Je me rends compte que je suis bien trop vulnérable pour pratiquer dans un parc aujourd'hui. Première interaction du genre à NYC. Est-ce que j'étais sur son territoire? En tout cas, je suis content que le violoncelle n'était pas sorti. Mon archet. Aussi il ne m'a rien demandé, mais il l'aurait fait que je n'aurais pas eu le choix. Je ne suis absolument pas en posture de me défendre si quoi que ce soit arrive. Je pense à ça un peu sur le shake en me rendant au café Passionfruit juste à côté. Je traverse la vie sans défense. Il m'aurait dit « give me your money » et j'y aurais donné, mon téléphone, etc. Mais il ne l'a pas fait et je ne laisserai pas cette interaction inusitée changer mon expérience. Ceci dit, le quartier ici est définitivement un peu plus rough que ce à quoi je suis habitué. Des gangs de monde qui chillent à certains coins de rue. Je passe et je fais semblant d'être bien absorbé par mon cell, c'est là pour ça.

Retour à l'appartement, je me fais une pratique de violoncelle en silence, à la frontière de l'inaudible. Juste faire les gestes que je connais très bien. Ça fait pareil. En fait ça m'inspire vraiment pour demain. Puis, go Manhattan, ma réservation à la piscine est faite.

Je trouve enfin une piscine à fréquenter en effet, après avoir fait bien des recherches. Mon plan B de 2023 fonctionne encore! Me revoilà donc en train de payer 8$ (11$ dollars canadiens) pour une heure de nage à la période occupée par l'organisme University Settlment à la piscine du YMCA de Chinatown, sur Bowery au coin de E Houston Street, à la rencontre des quartiers Lower East Side, Chinatown, Little Italy, Soho, East Village, Nolita et Bowery. Coudon.

Photo de Chinatown dans le grisaille. C'était ma tradition du mardi. Nager là en début de soirée et poursuivre à Downtown Music Gallery, ce légendaire magasin de disques dans un sous-sol humide et très chaud de Chinatown, au milieu de nulle part, qui reçoit des concerts gratuits tous les mardis depuis 30 ans. De grosses et bonnes soirées, avec un premier set à 18 h 30, un deuxième set à 19 h 30 et un troisième set à 20 h 30.

23 juillet @ Downtown Music Gallery, Chinatown Manhattan
The 49'ers [Ty Citerman (guitare électrique), Anders Nilsson (guitare électrique)]
El Trio Tabernaculo [Brandon Lopez (contrebasse), Gian Perez (guitare électrique), Willy Rodriguez (batterie)]
James Wengrow Trio [Kenneth Jimenez (contrebasse), James Paul Nadien (batterie), James Wengrow (guitare électrique)]

Le premier duo utilisait du répertoire classique de la fin du XXe siècle (Bartok, Schoenberg, Chostakovitch) comme base d'improvisations assez free, assez free jazz. J'était très content de réentendre Brandon Lopez en deuxième partie, et Gian Perez, qui m'avait reconnu et salué chaleureusement dans la rue avant. Puis, c'est toujours une joie de réentendre le drummer James Paul Nadien, qui pousse décidément dans tous les sens sa virtuosité un peu trash tout en restant très technique et en contrôle, cette fois dans un trio qui jouait les compositions anguleuses du guitariste. Métriques impossibles, harmonies complexes, bring it!

Ah la joie du dépanneur ouvert en rentrant à 22 h 30, où on me fait sans problème un végéburger avec du « american cheese ». Le gars se rappelait de ma commande!

Mercredi 24 juillet

Café Botani

plan du jour : blog, bilan des dépenses jusqu'à date, la chasse aux factures et classage de emails, échauffement physique, premier lavage, concert. J'écris ceci à toute vitesse, vraiment, mais il faudra bien un temps d'arrêt et de réflexion et bilan un moment donné. C'est un peu ça le but. Eyes on the prize.

24 juillet @ l'appartement de Selendis, Ridgewood Queens
commissarié par Selendis Sebastian Alexander Johnson, série « We Are Greater Than (The Sum [From 1 To Selendis’s {=?=} Choice] Of 5n) », épisode #17/7.1
Anton Lambert (contrebasse solo)
Kwami Winfield (?? solo)
Kendraplex (?? solo)
Rémy Bélanger de Beauport (violoncelle solo)
Michael Gilbert (contrebasse solo)





dimanche 21 juillet 2024

studio du Québec à NYC : épilogue 5, jours 351-352-353-354 sur 151

De retour à NYC comme une planète autour du soleil.
 Un an.
 Héliocentrisme.
  Centre du monde.
   Promesse à moi-même.
     Hasard.
        Décision.
             Ajustement d'orbitale.
                     Cette fois, du 18 juillet au 1er août 2024, deux semaines, marquant exactement un an depuis ma première visite. J'étais arrivé le 2 août 2023. La symbolique.
                                  Temps d'arrêt.
                                                       Saison des bilans.
                                                                                         Improviser.
                                                                                                                                                Et de ce bref espace retranche le long espoir. Au moment où nous parlons, le temps jaloux a fui : cueille le jour, en te fiant le moins possible au lendemain.

Dans toutes mes pérégrinations de 2023, l'abonnement au Community Center at Stuyvesant High School, sa classe de yoga avec la madame comme cérémonie d'accueil initial, respirer profondément la ville, les premiers contacts sympathiques — « on me reconnaît » —, sa piscine comme objectif et prétexte à tant de fins d'après-midi, débuts de soirée, bien qu'en filigrane à tout le reste, à l'art, au principal, est devenu un point d'ancrage profondément lié à mon expérience new-yorkaise.

Je m'étais dit que ça serait drôle de revenir à NYC pour honorer la fin de cet abonnement que j'avais dû prendre annuel. Ça serait drôle de revenir à la piscine de Stuyvesant High School, à deux pas du One World Trade Center, du loft miteux où Yoko Ono organisait ses happenings dans les années 1950-1960, de marcher une partie du quartier Tribeca, de voir l'énorme Whole Foods caché au pied de mille gratte-ciels de verre, de passer le Zucker's Bagels où j'avais été avec Julie, Élise et Dorothée, de prendre un moment sur le bord de l'eau à Battery Park City Esplanade, d'entrer et laisser ma carte d'abonné aux employé·es à l'accueil une dernière fois. Ça serait drôle, ou je m'en fais la promesse.

Les jours de 2024 ont passé. En particulier 17 concerts entre février et début juillet, dont 6 où j'étais l'organisateur principal, 2 qui avaient lieu à Rimouski, 6 à Montréal, un projet avec une drummeuse, un projet avec une artiste qui se pend par les cheveux; en particulier 2 demandes de subvention qui ont occupé mon esprit et provoqué tous les ups and downs possibles, surtout les downs, jusqu'à la fin juin, que je sois en train de travailler dessus intentionnellement ou non; en particulier les toasts dorées, la vaisselle, le lavage, le cours de ballet du lundi, de yoga du jeudi, la visite hebdomadaire au bunker du musée pour mon projet secret avec un violoncelle historique, la pratique du GIC,LE chaque pleine lune chaque nouvelle lune que je manque souvent, l'épicerie, le ménage.

Les jours de 2024 ont passé et je ne prenais pas de décision par rapport à un retour possible à NYC. Posture privilégiée s'il en est une. J'avais bien pris soin de ne rien me booker pour les deux dernières de juillet. Puis un matin, 8 juillet, une story instagram d'un·e ami·e qui sous-loue sa chambre quelques semaines à Brooklyn, on jase, on check ça, je tergiverse car iel a deux chats et je suis allergique, je tergiverse et pendant ce temps iel se rappelle d'un ami pas loin qui sous-loue parfois sa spare room, iel nous met en contact, le contact établi le 11 juillet est super bon, on parle des conditions, il me charge 700$ USD pour deux semaines je suis mort de rire, et ma décision est prise, go NYC; je tergiverse sur le moyen de transport, car il n'y a pas de train, l'avion est cher, je pourrais quand même, je trouve un violoncelle qu'une amie me prêtera — on va voir dans pas long que ce n'est pas tout à fait ça, mais que je trouve un plan B, un plan C — je tergiverse pour le transport avec des contacts bizarres de gens bizarres sur le groupe facebook de covoiturage Montréal-New York, et finalement la chance me sourit sur amigoexpress. Mon passeport 10 ans expirait en août 2024, par chance que je l'avais renouvelé, arrivé par la poste le 11 juillet.

Ma carte pour la piscine, expiration le 4 août 2024. Le plus drôle dans tout ça, c'est que j'avais oublié que des travaux prévus auraient lieu cet été à Stuyvesant High School, qui allait donc être fermée tout comme sa piscine « pour tenir compte d'un calendrier de construction agressif » — America!— pour les mois de juillet, août et septembre. On informe les détenteurs que nos abonnements « seront prolongés pour chaque jour de fermeture du centre communautaire. » Eh bien, il va falloir que je revienne. Avec un peu de chance, ça va niaiser et je n'aurai pas le choix de revenir pour décembre. Mais c'est les États-Unis.


Jeudi 18 juillet 2024

Première fois que je prends un amigoexpress Montréal-New York. Une excellente expérience de covoiturage tout seul avec une employée (de bureau) de l'Agence spaciale canadienne. On est parti un peu en retard vers 13 h, il n'y a pas eu plus de 10-15 min. d'attentes aux douanes, j'avais mes crudités et mon bagel du Tim Hortons métro Longueuil, on s'est stationné à un arrêt du métro PATH au New Jersey où on s'est séparé. Et j'étais chez mon hébergement dans Brooklyn en moins d'une heure, mieux que si j'avais pris l'avion. Mon transport m'aura coûté un crédit amigoexpress 5$ et 75$ dollars canadiens au chauffeur. Je suis arrivé à 21 h, mon coloc, absent jusqu'en fin de soirée, avait laissé une clé dans la lockbox dehors, j'ai pu me déposer en solo comme j'aime. J'ai déployé le divan-lit, le fameux FRIHETEN sectionnel IKEA, j'ai placé les draps, ouvert ma valise. J'ai été me chercher un végé burger au dépanneur-deli juste en face et fait connaissance brièvement avec mon coloc.


Vendredi 19 juillet 2024

Café Trash Island

J'habite dans un appartement sans café. Je n'ai pas encore demandé à mon coloc s'il était radicalement anti-café, ou simplement quelqu'un qui n'en boit pas. Et jusqu'à ce que je le lui demande, je n'ose pas rentrer de café à l'appartement, ce qui me cause un intéressant problème matinal. Pour ce premier matin, je me prends des pancakes au dépanneur-deli, que je mange sur le premier banc que je vois, celui de la buanderie. Tout ça, l'appartement, le dépanneur, la buanderie, se passe au coin de la rue Monroe et l'avenue Stuyvesant (décidément, ce mot imprononçable qui revient). J'apprécie être en minorité blanc dans ce quartier de Brooklyn surnommé Bedstuy, diminutif de Bedford-Stuyvesant. Je vais boire un café au Trash Island à quelques minutes de marche, où je fais la lecture du site nyc-noise.com comme si c'était la sainte bible. Ce l'est peut-être. En tout cas pour moi. Planification des prochains jours.


Puis Aliya Ultan, qui était supposé être à l'extérieur de la ville pour deux semaines et me prêter son violoncelle, m'annonce qu'elle a un changement de plan. Je ne suis pas surpris. Celle là! Il y a une inondation dans sa salle de bain, sa coloc n'est pas là donc elle doit rester, et tant qu'à rester elle a accepté plein d'opportunités de travail (dont un concert au prestigieux Lincoln Center), en tout cas elle doit rester en ville. Décidément, je ne sais pas comment elle continue de fonctionner, elle est toujours tellement désorganisée, et toujours en train de désorganiser les personnes qui partagent sa route. En tout cas, elle m'invite à passer ce jours là avec elle au luthier Finley + Gage en fin d'après-midi. C'est le fameux magasin de violoncelles et contrebasses que j'avais visité le 5 octobre 2023, et où je ne suis jamais retourné pour une session d'essai de violoncelles en bonne et due forme, car on n'a jamais répondu aux deux appels et trois emails de relance que j'avais envoyés en novembre et décembre 2023.

Entre temps, j'active le plan B que j'avais déjà en tête pour le violoncelle. Je m'en doutais. Je vais récupérer l'instrument mystère lundi. Puis je fais l'épicerie. Puis une sieste de 15 min. Puis rendez-vous au Finlay + Gage. Pas pareil quand on est avec une amie de la place. On essaye tous les violoncelles intéressants, on a beaucoup de plaisir ensemble et avec le vendeur. Notre préféré : un instrument de l'Angleterre du 19e siècle (oui, les années 1800), dont personne ne veut. Prix : 32 000$ US, c'est très peu pour ce marché. Puis je vais au sushi avec Aliya, je bois le meilleur bubble tea auquel j'ai jamais goûté. Red bean. Comme un arrière-goût de Nesquik en poudre. Retour à l'appartement avant d'aller à un premier concert pour ce séjour.

19 juillet @ rooftop, Starr Street, Bushwick Brooklyn
Exit Seraphim [Adonis aka Mercury Symbol (no-input mixing board), ??? (guitares électriques)]
Rat Porridge (électroniques)

Concert sur un toit. L'appartement de je ne sais pas qui. [Mise-à-jour : toit du bloc appartement où habite Smiling Beth, je la connais pas, je n'en sais pas plus!] Je m'étais ennuyé de devoir faire des recherches intensives pour trouver les noms des personnes que j'ai vues en concert. En réalité, j'étais là pour voir mon amie Kwami Winfield qui allait jouer sous le nom Soless Dialtone, mais tout a commencé tellement en retard, et le temps entre les deux premiers sets a été tellement long que je n'ai pas toffé. Dans le premier set, l'artiste Mercury Symbol joue de la console no-input en duo avec une guitariste électrique dont je ne trouve pas le nom et qui sort tour à tour sa 8 cordes de métaleux, sa Epiphone hollowbody rouge et, favorite du public, ou en tout cas de moi, sa guitare à double manche. Le tout poussé au maximum de volume que peut fournir le petit kit de son, c'est New York City après tout! Puis une pause interminable. Puis Rat Porridge commence un set surprenant : au départ très bruit, déconstruit, puis des extraits de pop, on n'est pas sûr, puis une espèce d'intégration vraiment originale.

Une belle marche de 45 minutes aller, 45 minutes retour, me permet à peine de saisir l'atmosphère de Bedstuy ou Bushwick, les deux quartiers de Brooklyn que je traverse. C'est dense, dense, Brooklyn, il me semble croiser des centaines de commerces et encore plus de personnes, voitures, vélos. Au travers, un foodtruck où je m'achète un burrito qui fera finalement deux repas complets.

Samedi 20 juillet 2024

Café Passionfruit

Cette fois, je me réveille et je vais lire au café Passionfruit à quelques minutes de l'appartement. Je suis encore sur La recherche du temps perdu, comme l'année passée à pareille date. Lentement mais sûrement. Je reviens à l'appartement, toasts dorées, mon coloc est parti à la plage. Je traverse en métro à Manhattan et improvise un arrêt lecture au Joe Coffee, ce café que j'aimais beaucoup sur Waverly, puis je vais retirer des dollars américains au même guichet que j'ai toujours utilisé, puis je vais continuer à lire et faire du people watching au fameux Washington Square Park. Je monte ensuite vers Union Square où je trouve à souper pas cher au Whole Foods et sa cafétéria avec vue sur le square.

20 juillet @ The Stone at the New School, West Village Manhattan
sinonó [Isabel Crespo Pardo (voix), Henry Fraser (contrebasse), Lester St. Louis (violoncelle)]

Excellent trio, excellent concert. Je les avais vus le 20 août 2023, il y a près d'un an. Je me rappelle très bien cette soirée. J'avais trouvé que le trio acoustique était amplifié beaucoup trop fort pour le petit espace du magasin de disques P.I.T., mais la musique était bonne. Je n'étais pas encore habitué aux niveaux de décibels new-yorkais. Et c'est la première fois que je voyais Lester St. Louis, je me rappelle qu'on s'était compris tout de suite, dès les premiers mots échangés, comme des collègues de longue date. À la fin de ce concert, il m'offre de me prêter son violoncelle si mon plan B ne fonctionne pas. Wow.

Dimanche 21 juillet 2024

Café Botani

Ce matin, je commence par les toasts dorées à l'appartement avant de me rendre au café Botani à quelques minutes de là. Je commence à avoir envie de nager, c'est quand même toujours un peu compliqué ici les histoires d'abonnements, pas moyen de juste y aller, payer 5$, nager 30 minutes, il faut tout un forfait. Je vais trouver. Je passe donc plusieurs heures au café. J'écris ceci, la journée est magnifique dehors, je vais aller lire quelque part tantôt. À suivre. J'improvise. Puis au retour, un concert tout près de mon appartement.

21 juillet @ LunÀtico
Tony Malabi Quartet [Tim Berne (sax alto), Brandon Lopez (contrebasse), Tony Malabi (sax ténor, sax soprano), Tom Rainey (drums)